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Quelques mots clés

27/09/2010 10:27

 

Acteur : l'acteur est pourvu d'une intériorité subjective, d'une intentionnalité, d'une capacité stratégique autonome et d'une compétence énonciative. Il est doté d'une compétence stratégique, ce qui n'est pas le cas de " l'agent ", capable d'actions volontaires ou même d'initiatives propres, mais qui est dominé par des stratégies extérieures. Le terme d'agent souligne un registre d'action où la routine de la pratique aliène, en partie, la réflexivité et la compétence délibérative. Le " sujet " renvoie à l'intériorité. L'acteur souligne la projection de cette intériorité dans l'acte, son extériorisation comme individu socialisé, en interaction permanente. La capacité d'être " acteur " est inégalement répartie selon les strates sociales. Mais les travaux de la sociologie des organisations ont montré que les individus pouvaient manifester des compétences stratégiques, des marges d'action, des capacités d'arbitrage et qu'ils peuvent provoquer par leurs actes (individuels et/ou collectifs) des effet puissants, quelles que soient leur place dans la hiérarchie sociale.
L'individu " acteur " se construit notamment par le récit pour " composer " avec la diversité des logiques d'action avec lesquelles il est aux prises. L'individu mène des actions dans une pluralité de mondes d'expérience avec une grande variété de registres, parfois contradictoires, au sein d'un même registre d'action. Il déploie son action sur plusieurs " faces " sociales différentes qui varient selon les situations pratiques et le temps biologique (Lahire, 1998). Ces démarches de récit informent son expérience en même temps qu'elle résulte de l'expérience. Les acteurs sont en interaction et, pour et par cela, organisent leur monde d'action selon trois grands registres : celui de la maîtrise des choses, celui du rapport aux autres, celui du rapport à soi (Foucault, 2001, p 1995)
Les non-humains constituent de possibles Actants. Les actants tels les animaux domestiques et sauvages, mais aussi le virus du sida, le Mont blanc, le trou d'ozone…interviennent dans les interactions avec les humains Les actants non-humains sont dotés par les humains d'une compétence énonciative. Ce ne sont pas seulement des objets dont on parle dans le discours et sur lesquels on agit, mais aussi des sujets agissant dans les discours.

Affordance : Le concept d'affordance a été proposé par Gibson. L'affordance réfère à la propriété qu'un individu attribue à un objet de répondre à ses propres besoins. Ainsi, un terrain de mousses pourra être évalué comme agréable pour marcher ou se reposer. De la même façon, une place publique sera considérée comme un endroit potentiel de rencontre sociale. James Gibson nomme " affordance " ce que l'environnement spécifique fournit (affords) à un observateur qui peut (affords) le percevoir parce que lui-même est spécifiquement adapté à ce milieu. La notion d'affordance permet de décrire la manière dont les objets du monde réel présentent les actions qu'on est susceptible d'exécuter sur ou avec eux. Cette relation entre un organisme et le milieu environnant est réciproque. Une affordance est une ressource que le milieu " offre " à l'organisme qui possède les systèmes cognitifs appropriés pour s'en saisir. C'est une " invite " du milieu à être exploité dans une certaine direction. La notion a été reprise dans le domaine de l'ergonomie cognitive. L'espace matériel constitue un support de l'agir dont les caractères influent sur celui-ci. Ce support (chose, objet technique, bâtiment, rue, élément de " nature "…) offre un " répondant " à l'acteur. Ce support actif est un composant dynamique et dynamisable de la spatialité de l'individu. Il constitue une ressource pour l'individu et dans certains cas se constitue en quasi-protagoniste, en " actant ".
A.Berque utilise la notion de " prise " pour traduire un phénomène similaire : prise d'une branche dans un arbre, quand la main saisit, l'orteil s'y cale. Un milieu se manifeste comme un ensemble de prises avec lesquels nous sommes " en prises ".

Agenda 21 : Plan adopté par la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement à Rio de Janeiro en 1992. Ce plan se décline au niveau international, national, régional ou local. An plan local l'agenda 21 vise à élaborer un document concerté avec la population qui précise les stratégies pour concilier efficacité économique et environnement / équité sociale et environnement / conservation et gestion des ressources / renforcement de la concertation. (www.agora21.org)

Appropriation : au plan social et culturel, le territoire peut être un espace perçu, conçu, approprié mentalement et émotivement et de ce fait même revendiqué individuellement ou collectivement. Cette appropriation émotive, cette territorialisation des espaces sont d'autant plus grandes que du travail y a été investi. C'est le cas des agriculteurs. Chez Henri Lefebvre, l'appropriation de l'espace peut prendre la forme du détournement par les usages (ex : appropriation de leur espace par les habitants du quartier de Pessac construit par Le Corbusier). Le concept d'appropriation/désappropriation se développe dans les années 70 sur fond de crise urbaine..

Le concept d'appropriation chez Marx désigne le processus d'intériorisation par lequel les hommes dépassent ce qu'ils ont extériorisé grâce à un effet d'objectivation, s'engendrant ainsi eux-mêmes à travers la maîtrise et l'évolution des savoirs. En ce sens appropriation et processus d'humanisation sont en étroite parenté. Pour l'école marxiste, les dimensions majeures de l'appropriation sont l'action sur le monde, le travail, la praxis. La dynamique de l'identité individuelle correspond à cette recherche d'équilibre instable qui passe par l'accomplissement intérieur de ces acquis. Ces expériences sont socialement médiatisées et impliquent l'existence de modèles et de savoirs transmis. En tant que processus l'appropriation encourt le risque de son échec et de son aliénation.
L'appropriation, à la suite de Lefebvre (1968) constituera le socle d'un droit à la ville et la base de luttes urbaines. Le concept de " désappropriation " décrit les rapports de dominance liés à la conquête et à la défense de la propriété de l'espace urbain. Les recherches sur l'appropriation du " chez-soi" s'amorce dans le cadre de travaux critiques en microsociologie sur l'habitat, le village, le quartier urbain,, le bidonville. P. Serfaty Garzon étudie le concept d'appropriation en référence à " l'appropriation de la demeure ". L'appropriation est à la fois une saisie d'objet et une dynamique d'action sur le monde matériel et social dans une intention de construction du sujet. L'intervention sur l'objet, ou la nature, a pour objectif de " rendre propre à " quelque chose, c'est-à-dire de l'adapter à soi et ainsi de transformer cette chose à un support d'expression de soi. Les pratiques du quotidien, les pratiques, et en particulier les marquages qui lui confèrent les qualités de lieu personnel seront des éléments de l'analyse des processus d'appropriation. Un versant actif du " chez-soi " est de l'ordre du faire, et de retentissement de ce faire sur soi. La notion de " marquage " se manifeste par la disposition des objets, les interventions sur l'espace habité.
La " personnalisation " de l'espace est un concept proche. La construction d'un " chez-soi " s'élabore à travers la constitution d'un espace propre, à la fois expressif du sujet, et la sphère familiale et de la catégorie sociale dans laquelle " nous " s'inscrit à travers les gestes quotidiens et les temporalités de la maison. Cette appropriation est une expression individuelle qui relève de son affirmation identitaire et de son projet d'engager l'espace habité dans la construction de soi. Le tissu de significations réciproques entre l'habitant et sa maison manifeste sa singularité d'être et sa manière de se situer dans le monde (Serfaty-Garzon, 2003).
Les pratiques, les rituels d'habitation sont à la fois signifiants du sujet, producteurs de l'individu mais aussi indicateurs d'une créativité quotidienne.


Biodiversité : La biodiversité est définie comme la richesse en organismes vivants (animaux, végétaux, champignons…) qui peuplent la biosphère, englobant à la fois les individus et leurs relations fondamentales. La diversité est indispensable au maintien de la vie sur terre. Cela inclut la diversité à l'intérieur des espèces, entre les espèces et entre les écosystèmes.

Biodisponibilité : la biodisponibilité vise à rendre compte de l'accessibilité de la richesse et sa déclinaison. Elle devrait répondre concrètement, en quelque lieu de l'Hexagone où l'on se trouve, à ce genre de question : à quel niveau et type de richesse naturelle un enfant peut-il accéder spontanément dans un temps donné à partir de ses principaux points de vie ? A quel temps de trajet de vélo doit-il pouvoir trouver une source d'eau vive non aménagée dans laquelle se baigner sans interdit ni risque sanitaire ? Cette idée de biodisponibilité correspond bien sûr à la conception d'une nature construite, socialement définie, répondant à la volonté commune des citoyens à un moment donné. Mais elle porte en elle la racine d'un nouveau vouloir collectif de la naturalité. Une fois le lien existentiel restauré, la question de l'acceptation sociale se posera sous un angle totalement renouvelé. (Lionel Brard, ancien Président de France Nature environnement et président de l'agence française de sécurité sanitaire de l'environnement in, (2003), La nature n'est plus ce qu'elle était, Cosmopolitique, L'aube Essai) .

Biorégionalisme : Le bio régionalisme est un mouvement socio-économique qui valorise la relation entre les êtres humains et leur milieu de vie. L'un des objectifs principaux est de " reconnecter les gens à leur milieu afin qu'ils apprennent à mieux le connaître et qu'ils développent un sentiment d'appartenance. Le bio régionalisme s'appuie sur les possibilités de chaque milieu de se développer avec le plus d'autonomie possible en considérant les éléments naturels et culturels pour leur valeur propre et comme ressource précieuse. Le développement de la bio région renforce l'autonomie des populations. Il est stimulé par un sentiment d'appartenance et par une éthique de la responsabilité. Il prépare à établir des échanges plus équilibrés pour s'intégrer judicieusement à l'économie régionale, nationale, voire mondiale. (D'après Sauvé, 2001)

Deep ecology - écologie profonde : Pour les tenants de l'écologie profonde, la nature a une valeur intrinsèque et des droits qu'il faut respecter. Le père fondateur serait un philosophe norvégien Arne Naess. Aldo Léopold (1887-1948) " Penser comme une montagne … ", Michel Serres dans son livre " le contrat Naturel " sont des représentants de ce courant.
Luc Ferry dénonce " le nouvel ordre écologique " et y voit un danger pour la démocratie (Ferry, 1992).

Ecoformation : L'écoformation est la formation que nous avons reçu et construit dans la genèse de nos relations directes avec les non-humains, les éléments, la matière, les choses, les paysages... Concept relié à la théorie de la formation développée par G.Pineau articulant autoformation /hérétoformation/écoformation. Les tensions entre ces trois pôles de formation rendent compte des conceptions de l'homme, de la société et de leur rapport qui traversent les théories éducatives. L'approche de l'écoformation se réfère à une posture méthodologique et épistémologique compréhensive centrée sur l'histoire des sujets dans leur rapport au monde, tout en contribuant à une conception de l'éducation relative à l'environnement dans la perspective d'une conscience écologique et sociale à valeur prospective.

Éducation informelle : est dispensée au cours d'un souple processus de socialisation en relation avec l'environnement quotidien. Elle comprend les relations entre familles, voisins, collègues de travail, etc... Son importance réside dans son effet multiplicateur, car ceux à qui elle est destinée peuvent ensuite devenir chacun un promoteur potentiel de cette interaction sociale quotidienne. Ce type d'éducation s'appuie également sur un matériel dense et abondant : articles de journaux, informations télévisées, films, livres et, de manière générale, sur toutes les productions culturelles ou encore sur des campagnes publicitaires, éducatives, voire sur des revendications d'ordre politique.
Toutefois, c'est dans le cadre de l'éducation non formelle que des programmes d'importance majeure peuvent être identifiés. Les objectifs de ce type d'éducation sont définis sans pour autant être intégrés au système de notation des programmes éducatifs officiels. Les deux se complètent. En effet, l'éducation non formelle joue un rôle important pour modifier divers comportements et certaines valeurs courantes dans notre société. Elle peut être dispensée dans des lieux tels que les musées, les centres scientifiques, les expositions, les parcs et centres culturels aussi bien qu'en organisant la défense de l'environnement dans un quartier, ou encore en participant aux activités d'une entreprise ou d'un syndicat ouvrier. Toutes ces initiatives ont pour objectifs d'améliorer la qualité de vie de la communauté et de renforcer la citoyenneté.

Empreinte écologique
" L'empreinte écologique est une mesure de la pression qu'exerce l'homme sur la nature. C'est un outil qui évalue la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa consommation de ressources et à ses besoins d'absorption de déchets ".
A l'échelle du globe, l'empreinte écologique est une estimation de la superficie terrestre ou marine biologiquement productive nécessaire pour répondre à l'ensemble de nos besoins. L'empreinte écologique globale de l'humanité a presque doublé au cours des 35 dernières années et dépasse de 20% les capacités biologiques de la Terre selon le rapport Planète vivante 2002 du WWF. Cette étude met en évidence de profondes disparités écologiques entre les pays : l'empreinte écologique des pays à hauts revenus est en moyenne six fois plus élevée que celle des pays à faibles revenus. Méthodologie de calcul : Les données proviennent d'organismes officiels INSEE, la FAO, Food and agriculture organization, les Nations Unies, l'IEA, (international Energy agency) le GIEC groupe intergouvernemental pour l'étude du changement climatique. L'empreinte écologique de la France en 1999 a été des 309,8 millions d'hectares globaux alors que sa capacité biologique n'était que de 169,5 millions d'hectares. Par personne, pour cette même année 1999, l'empreinte française était de 5,2 hectares globaux ce qui dépassait de 83 % La bio capacité par personne du pays (2,9 hectares) .Il faudrait donc une " France " supplémentaire pour répondre à nos besoins. Le style de vie des français ne pourrait être appliqué au monde entier.
La plus forte augmentation de l'empreinte écologique provient de l'empreinte " énergie " qui est la surface nécessaire pour absorber les émissions de Co2 dues aux activités du pays. Cette empreinte a plus que doublé depuis 1961.

L'empreinte écologique dépend très largement des politiques menées par les gouvernements. Cependant chacun peut réduire son empreinte écologique à son niveau individuel : vous pouvez calculer votre propre empreinte écologique et faire quelques gestes au quotidien tout simples pour la diminuer (www.wwf.fr) (Thouvenot, 2002).

Environnement :
L'environnement a un sens évolutif. L'environnement peut être défini comme " l'ensemble, à un moment donné, des aspects physiques chimiques, biologiques et des facteurs sociaux et économiques susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et les activités humaines ". (circulaire EN. n°77-3000 du 29 août 1977). Il tend à désigner le monde biophysique transformé par l'homme. L'environnement est constitué de l'ensemble des éléments qui, dans la complexité de leurs relations, constitue le cadre, le milieu, les conditions de vie pour l'homme. Le terme acquiert une connotation écologiste qui renvoi à l'impact négatif des activités humaines sur les réalités biophysiques lors de la conférence des Nations Unies pour l'Environnement à Stockholm en 1972.
Par environnement, on ne peut entendre seulement le cadre géographique et biophysique qui se réduirait à un décor matériel, ni à un espace qui poserait problème parce que menacé de dégradation et nécessitant une protection. On doit l'entendre globalement comme tout ce qui environne un groupe humain, ce qui agit sur lui et ce qui est transformé par lui, soit en somme le produit d'un processus d'échanges. C'est aussi bien un donné naturel et objectif, avec ses caractéristiques morphologiques ou climatiques, ses plantes, ses pierres, ses animaux, qu'un espace marqué par l'imaginaire et la mémoire, avec ses chemins, ses maisons et les êtres, visibles ou invisible, qui y habitent ou qui y passent. Bref, c'est un espace vécu, utilisé, pensé et que l'on s'approprie de différentes manières. (de Robert (2001) Apprivoiser la montagne : portrait s'une société paysanne dans les Andes (Vénézuéla), Paris, IRD,).

L'environnement de qui ? Le mot environnement pour W.Sachs à l'inverse de " nature " ne contient aucune vie. Il est abstrait, il est incolore, il incarne la passivité. Il est un concept de relations qui n'a pas de vie propre, mais qui rassemble tous les facteurs externes importants, concernant le sujet. Ce sujet de l'environnement demeure flou (l'économie nationale ?) Autour de quoi se trouve l'environnement ?


Environnement en psychosociologie
Pour G. Moser, du point de vue de la psychologie environnementale : L'environnement avec l'ensemble des éléments naturels ou artificiels créés par l'homme, constitue le cadre de vie de l'individu. En tant qu'acteur l'individu perçoit, ressent se représente et de projette dans " son " environnement. C'est aussi le cadre de vie de l'individu avec ses particularités, la manière dont il est investi et façonné par l'homme, qui participe de l'identité de l'individu et donne signification à son comportement.
Le cadre de vie est modelé par l'individu dans ses moindres détails, l'homme agit sur son environnement ; Mis à part les endroits difficilement accessibles et dangereux, tout lieu permettant d'être habité temporairement ou de manière constante a été plus ou moins façonné par l'homme. Même si l'on est amené à distinguer l'environnement naturel et l'environnement bâti, il s'agit davantage d'une présence ou non d'éléments végétaux tels qu'arbres, espaces verts, parcs naturels ou paysages, où l'intervention de l'homme n'est jamais complètement absente, que d'un caractère " sauvage " ? Cela signifie surtout que l'environnement que nous le connaissons aujourd'hui est le produit de l'homme, il reflète ses choix et ses préférences ". (Moser G., 2003 Espaces de vie, aspects de la relation homme-environnement, Paris, Armand Colin)
Depuis que des psychologues sociaux américains se sont intéressés aux relations pouvant exister entre l'humain et l'environnement, une branche particulière de la psychologie s'est développée : la psychologie de l'environnement. Il existe aujourd'hui de nombreux psychologues se spécialisant dans ce champ d'étude. Le terme environnement s'applique aussi bien à l'environnement construit que naturel. Les premiers ouvrages de psychologie environnementale sont apparus dans les années soixante : Proshansky, Ittelson et Rivlin, Craik. Une telle approche psychologique a pour but d'identifier et expliquer les types d'interactions pouvant exister entre l'individu et/ou les groupes d'individu et les différents types d'environnement dans lesquels ceux-ci sont amenés à évoluer. Les environnements sont multiples: environnements naturels, construits, de la ville au sous-marin, de l'entreprise au village de vacances ou encore la rue, le centre commercial, etc. Les rapports hommes-environnement s'analysent selon deux directions complémentaires : la première décrit la construction sociale, culturelle de l'environnement par l'homme ainsi que les processus par lesquels les individus s'approprient l'environnement La deuxième s'intéresse aux effets de l'environnement physique et social sur les conduites et comportements humains. En 1956, Lewin est des premiers à prendre en compte l'environnement en tant que facteur essentiel dans l'explication des comportements et propose la notion d'espace vital.


Espace personnel
: L'espace personnel est une zone qui entoure l'individu et dont les fonctions varient selon des facteurs psychologiques et culturels. Cette zone ne peut être pénétrée par autrui sans provoquer des réactions caractérisées (Fischer, 1991). Ce concept repose sur l'idée que le corps vécu n'est pas limité à la surface de la peau mais englobe un espace subjectif (Moles, 1977), dans lequel s'effectuent les mouvements du corps. Cette bulle psychologique dessine une frontière et un rayon d'action, véritable barrière psychologique envers les autres et l'environnement. Toute intrusion de l'espace personnel sera vécue différemment selon les liens socio-affectifs en jeu, les normes sociales et culturelles en cours, l'état psychologique de l'individu et bien sûr le contexte situationnel. Le "calibrage" de l'espace personnel est, en quelque sorte, tributaire des distances interpersonnelles, distances culturellement déterminées, qui régulent les interactions sociales.

Nature : L'homme est dans la nature dont il dépend et qu'il transforme. Plusieurs visions s'affrontent pour définir la nature : celle qui place l'homme, microcosme dans le macrocosme, au centre de la nature en position d'observation - celle qui met l'homme à l'extérieur de la nature en position d'expérimentation et de maîtrise, celle qui réinscrit l'homme dans la nature, sans position privilégiée et qui le considère comme un " compagnon voyageur des autres espèces dans l'odyssée de l'évolution ". (Larrère, Larrère, p 18). La nature est un objet hybride. La nature comme extériorité radicale est certainement morte (Larrère Larrère)

Paysage : Le mot paysage désigne à la fois les choses de l'environnement (le paysage grandeur nature), et la représentation de ces choses en leur absence (tableau, photo…). Le paysage est une interprétation : les sociétés aménagent leur environnement en fonction de l'interprétation qu'elles en font, et réciproquement, elles l'interprètent en fonction de l'aménagement qu'elles en font. Le paysage est le mode sensible de notre rapport à l'environnement. Ce mode sensible est une " médiation ". Prendre en compte la sensibilité, ce n'est pas donner carte blanche à la subjectivité qu'elle soit individuelle ou collective. La sensibilité, c'est en effet aussi une médiation qui allie le monde objectif au monde subjectif.
La " Raison paysagère " (Berque, 1995) rend compte de la présente du paysage à certaines époques et dans certains milieux, alors qu'ailleurs ou en d'autres temps, les sociétés semblent ignorer cette notion, pour nous si familière que nous la croyons universelle. La raison paysagère est une relation, une mesure, ce que les Latins appelaient ratio et qui est l'origine de notre mot " raison ". C'est un rapport qui nous rattachant aux formes qui nous entourent, les font parler à nos sens, et d'abord à notre vue. Cette raison paysagère nous fait aimer, à notre insu, et comprendre notre environnement.
En tant qu'objet d'étude scientifique, le paysage " partie d'un pays que la nature présente à un observateur " se définit par son " extension dans l'espace " (selon les volumes que l'on peut projeter sur une carte…), par son " organisation et sa dynamique " (liées au fonctionnement de la géosphère que l'on appelle aussi " l'enveloppe paysagère " faite d'un empilement de composantes minérales organiques, biotiques et anthropiques très hétérogènes) et surtout pas des " changements d'états dans le temps " (selon les cycles saisonniers mais aussi selon des évolutions parfois irréversibles). L'animateur-environnement peut contribuer à l'étude des perceptions que les gens ont de leur cadre de vie et permettre de comprendre comment ils se les approprient, les utilisent, les façonnent. Les inventaires de paysages peuvent être interprétés en termes de " risques " et de " potentialités " et susciter d. es démarche pratiques sur la gestion à long terme de notre environnement.

Proxémie : Les travaux de l'anthropologue Edward T.Hall développent l'idée que l'espace est un construit culturel et relationnel. Les pratiques spatiales expriment les habitudes intériorisées non objectivables des individus qui manifestent les distances acceptables et souhaitables entre eux et les autres. Les ajustements de distance entre les sujets (de tout être vivant animal ou homme) ne peut être prise en compte sans comprendre les données de la perception sensible de l'homme. La culture modèle la construction et l'appropriation de l'espace ainsi que les usages de celui-ci. Les types d'espaces créent un cadre spatial qui favorise le contact (caractère sociopète) qui incline au maintien de la distance entre les protagonistes (caractère sociofuge). Les variations culturelles sont implicites . Elles se manifestent dans quatre " bulles " - aire et distance intime (du contact à 45 cm), une aire de distance personnelle (45cm à 1,25m) une aire et une distance sociale (1,25 à 3,6 m), au-delà de 3,6 une distance publique (Hall, 1971).

Relations entre l'être humain et son environnement
Des relations d'exploitation des ressources naturelles comme l'extraction minière, la coupe forestière, la pêche, l'agriculture, etc... De telles activités se sont développées de façon démesurée, le plus souvent au-delà du niveau nécessaire pour répondre aux besoins vitaux de la population humaine, mais sans toutefois les combler équitablement.
Des relations de consommation qui se traduisent par acquisition de biens de consommation naturels ou fabriqués, pour satisfaire différents types de besoin, les plus fondamentaux au plus superficiels. Les relations de surconsommations se caractérisent par un excès dans la consommation et l'acquisition d'objets superflus et de luxe, entraînant un gaspillage écologique des ressources naturelles et de l'énergie, en plus d'engendre de la contamination. Ce type de relations est encouragé par un modèle social dominé par les intérêts économiques qui visent la concentration de richesse et de capitaux.
Des relations d'élimination, le plus souvent associé à des solutions faciles aux problèmes de la gestion des résidus provenant des activités productives, militaires et de consommation. Le milieu de vie partagé (terrestres, maritimes et aériens) s'est progressivement transformé en un immense " dépotoir " ou s'accumulent, entre autres, les résidus toxiques, médicaux, atomique et radioactifs, principalement produits par les pays fortement industrialisée.
Des relations d'occupation, qui visent à occuper l'espace de plus en plus, en le transformant et en le modelant, trop souvent au détriment de l'espace vital partagé. Cet accroissement concerne aussi la question de la démographie : il y a une augmentation incontrôlée de la population humaine.
Les relations d'aménagement du milieu de vie, qui se traduisent par l'occupation différenciée du territoire et par la mise en place des infrastructures et de construction visant à favoriser et à faciliter le fonctionnement, l'esthétique et la cohabitation. Ce type de relations engendre cependant trop souvent la destruction et l'enlaidissement du milieu de vie.
Les relations de l'ordre de l'identité, qui sont caractérisées par le sentiment d'appartenance au milieu de vie et par l'impression d'en faire partie intégrante. Certaines cultures s'enracinent dans un lien d'identité très étroit avec la nature, d'autres se développent dans le creuset d'un terroir.
Des relations de type spirituel, particulièrement avec la nature, qui peuvent se tisser à travers une approche symbolique ou une imagerie mystique ou religieuse. L'être humain peut trouver dans la nature un sens de sa présence au monde : il peut y développer une cosmologie et trouver l'inspiration pour alimenter son esprit et sa créativité artistique. Certaines cultures ont attribué des pouvoirs magiques et cosmiques aux éléments de la nature.
Des relations d'apprentissage et de création, qui témoignent la capacité que possède l'être humain d'apprendre en interaction avec l'environnement, en y construisant des savoirs qu'il cumule, analyse et intègre en vue d'un agir créateur. L'environnement interpellent aussi l'apprentissage de la manière d'être de vivre ensemble dans un milieu de vie partagé.
Des relations d'engagement, ancrées dans un sentiment de responsabilité envers l'environnement, cette "maison de vie" commune. L'engagement se traduit par des conduites personnelles appropriées et par des projets d'actions visant la résolution des problèmes et l'amélioration du milieu de vie.

Relations des organismes vivants entre eux :
La prédation : une proie et capturé consommé par un prédateur d'une autre espèce
Le cannibalisme : un organisme se nourrit d'autres organismes de la même espèce. Ce comportement peut contribuer à limiter ou à stabiliser une population
La compétition : deux populations, animales ou végétales, sont en concurrence pour les mêmes ressources ou pour un même habitat. La plupart du temps, l'une l'emporte sur l'autre. Un exemple celui des espèces d'arbres différentes qui sont en compétition pour la lumière dans une même parcelle de forêt.
Le commensalisme : un organisme partage la nourriture ou une autre ressource, d'un autre organisme sans lui nuire
Le parasitisme : un organisme se nourrit d'un autre ou l'utilise à son détriment.
Le mutualisme : deux organismes bénéficient l'un de l'autre.

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